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CAC 40 : 18 actions à acheter et 8 à vendre après un semestre historique - Le Revenu

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Les soutiens des États et des banques centrales ont favorisé un spectaculaire rebond après un krach sans précédent. Mais la crainte d'une seconde vague de contamination a stoppé l’élan. Quelles actions acheter et lesquelles vendre dans ce contexte ? Retrouvez nos conseils sur les 40 valeurs de l'indice phare parisien.

Les investisseurs, même les plus aguerris, n’ont pu échapper à un sentiment de sidération face à la violence des mouvements de marché depuis le début de l’année. À la baisse comme à la hausse. 

En moins d’un mois, entre son point haut du 19 février en séance et son plus-bas du 16 mars, le CAC 40 a perdu près de 2.500 points, précisément 40,6% de sa valeur. Jamais une telle chute n’était advenue en un si court laps de temps.

Le rebond qui s’en est suivi est, lui aussi, historique. De mi-mars à début juin, l’indice phare a regagné plus de 1.500 points, gommant 60% de sa baisse !

Economie mise à l'arrêt

Cette évolution vertigineuse est à la mesure de la situation inédite engendrée par la pandémie de Covid-19, qui a fait près de 500.000 victimes dans le monde à ce jour.

Les mesures prises pour contenir la crise sanitaire ont mis à l’arrêt des pans entiers de l’économie et entraîné un plongeon sans précédent de l’activité.

Au deuxième trimestre, période où s’est concentré le gros du confinement, les grandes économies devraient avoir subi une contraction d’au moins 10% de leur PIB (-17% en France, selon l’Insee).   

Des soutiens massifs et inédits

Mais mi-mars, en plein marasme économique, les investisseurs ont repris espoir. Ils ont été rassurés par l’arsenal massif déployé par les gouvernements et les banques centrales.

Les autorités ont œuvré – avec succès jusqu’à présent – pour que la crise économico-sanitaire ne dégénère pas en crise financière.

Les États ont déployé des plans faramineux, cocktails de soutiens directs (chômage partiel notamment), reports de charges et prêts garantis.

Le dernier décompte du FMI chiffre à 9.000 milliards de dollars à l’échelle mondiale (460 milliards d’euros en France) les mesures budgétaires annoncées.

Celles-ci auront ainsi dépassé, en trois mois seulement, l’ensemble des politiques cumulées de 2008 à 2010, selon les calculs d’Oddo BHF.

Tout aussi inédite a été la réponse des banques centrales. La plus active, la Réserve fédérale, a lancé un programme «illimité» de rachats élargis à de nouveaux actifs – tels les obligations d’entreprise.

La BCE, elle, a lancé mi-mars son plan d’urgence pandémie, dont l’enveloppe a été relevée le mois dernier à 1.350 milliards d’euros. Plus de 10% du PIB de la zone euro !

Un scénario en V pas gagné

Les politiques des banques centrales, en gorgeant les marchés de liquidités, ont aiguisé l’appétit pour les actions.

Dans ce contexte, le déconfinement progressif des économies à partir de mi-mai a déclenché une puissante accélération haussière (+20% pour le CAC 40 en trois semaines).

Encouragés par des indicateurs avancés en fort rebond, les investisseurs ont joué, jusque début juin, un scénario de reprise conjoncturelle en «V».

Avant de manifester à nouveau une grande nervosité. L’accélération du nombre de cas de coronavirus aux États-Unis et l’apparition de nouveaux foyers en Europe – notamment en Allemagne – ont fait ressurgir le spectre d’une seconde vague qui viendrait compromettre le redémarrage de l’activité.

Dans tous les cas, les économistes redoutent un essoufflement de la reprise à l’automne, avec une probable vague de faillites et de licenciements encore à venir.

Le consensus n’entrevoit pas de retour au PIB d’avant-crise avant deux ans.

Les yeux rivés vers 2021

Les analystes sont en ligne avec ce scénario. Le consensus Factset anticipe ainsi une chute de 37% des bénéfices par action du CAC 40 en 2020, suivie d’un rebond de 41% en 2021.

Sur la base de ces estimations, la valorisation paraît stratosphérique pour 2020, à 23 fois les profits. Mais cette année hors normes semble sortie des radars des investisseurs, qui ont les yeux rivés vers 2021.

Pour le prochain exercice, le PER (ratio cours sur bénéfice net par action) retombe à 16 fois. Une moyenne qui masque des écarts historiques au sein de l’indice.

En particulier, une très forte prime de valorisation est accordée aux entreprises dont l’activité est peu affectée par la crise – ou en capacité de rebondir rapidement – à l’image de Worldline, Hermès, L’Oréal et Dassault Systèmes.

Ces quatre titres, tous dans le vert au premier semestre (voir le tableau ci-dessous), arborent des PER supérieurs à 30… pour 2021.

Dans ce contexte, découvrez les conseils de la rédaction du Revenu sur toutes les actions du CAC 40. Nous en recommandons 18 à l'achat, huit à la vente et 14 sont à conserver.


Nos conseils sur les 40 actions de l'indice parisien

Nom [CODE] Cours
au 30 juin
2020
Variation
au
1er semestre
Cours
sur BNA
2021
(1)
Notre conseil aujourd’hui
Worldline [WLN] 77,08€ +22,1% 37,4 Achetez. Au plus-haut, le titre a profité du judicieux projet de rachat d’Ingenico et de la faillite de Wirecard.
Hermès [RMS] 743,80€ +11,6% 47,6 Conservez. Le bilan du groupe de luxe est robuste, sa trésorerie abondante et ses produits sélectifs.
L’Oréal [OR] 285,70€ +8,2% 34,7 Achetez. Le leader mondial de la beauté profite de sa stratégie digitale et des ventes sur Internet. Bilan solide.
Schneider Electric [SU] 98,88€ +8,1% 19,5 Achetez. Les investisseurs plébiscitent l’évolution du modèle, davantage axé vers les services et les logiciels.
Dassault Systèmes [DSY] 153,60€ +4,8% 35,8 Achetez. Statut de valeur «défensive de croissance» renforcé par le rachat de l’américain Medidata dans la santé.
Teleperformance [TEP] 225,90€ +3,9% 24,6 Achetez. Le dernier entrant dans l’indice fait figure d’authentique valeur de croissance, un statut désormais rare.
Atos [ATO] 75,90€ +2,1% 9,7 Vendez. Un profil défensif qui a permis de résister. L’objectif d’une accélération de la croissance est ambitieux.
Air Liquide [AL] 128,40€ +1,7% 23,5 Conservez. Le fabricant de gaz industriels s’adresse à de nombreux secteurs. Un facteur de résilience dans la crise.
Sanofi [SAN] 90,65€ +1,1% 13,4 Achetez. Le laboratoire pourrait se montrer plus offensif en matière d’acquisitions. Il résiste bien au Covid-19.
STMicroelectronics [STM] 24,20€ +1% 19,1 Achetez. Les investisseurs ont salué la résistance de l’activité du groupe, qui maintient ses objectifs moyen terme.
LVMH [MC] 390,50€ -5,7% 26,6 Conservez. La maroquinerie reste robuste. Mais le développement dans l’hôtellerie de luxe interroge.
Capgemini [CAP] 101,95€ -6,4% 13,8 Vendez. La crise sanitaire ne va pas faciliter l’intégration d’Altran, acquis par le groupe au plus mauvais moment.
Legrand [LR] 67,62€ -6,9% 21,1 Conservez. La baisse de l’activité va peser sur la rentabilité. Bien valorisé, le titre risque de manquer de soutien.
Carrefour [CA] 13,76€ -8% 10,2 Achetez. Le groupe a bien résisté pendant la crise et continue sur sa lancée. Son bilan demeure par ailleurs solide.
Vivendi [VIV] 22,84€ -11,5% 18,3 Achetez. Le groupe continue de profiter de l’excellente santé de sa filiale musicale UMG. Un titre décoté.
Pernod Ricard [RI] 140,05€ -12,1% 24 Conservez. La fermeture des cafés, hôtels et restaurants a pesé sur l’activité. Les profits seront en baisse.
Saint-Gobain [SGO] 32,05€ -12,2% 11,7 Achetez. La cession de la participation dans Sika ouvre la voie à un dividende. Par ailleurs, l’activité devrait repartir.
Michelin [ML] 92,34€ -15,4% 10,4 Conservez. Une bonne résistance dans un secteur en détresse. Un nouveau plan annoncé pour 2021.
Veolia [VIE] 20,02€ -15,6% 15,3 Achetez. Avec 9,6 milliards d’euros de liquidités à fin mars, le géant de l’environnement affiche un bilan robuste.
Essilorluxottica [EI] 114,25€ -15,9% 28 Vendez. La fusion entre Essilor et Luxottica est décevante, sur fond de rivalités entre dirigeants italiens et français.
Danone [BN] 61,56€ -16,7% 16,2 Conservez. Le rebond récent du titre a entraîné une réduction de la décote de valorisation. Bonnes perspectives.
Vinci [DG] 82€ -17,2% 14,8 Conservez. La crise sanitaire entraînera cette année un fort recul des résultats. L’action nous paraît à son prix
Kering [KER] 484,25€ -17,3% 20,3 Achetez. La marque Gucci garde toute son aura auprès des «millennials». La demande redémarre fort en Chine.
Orange [ORA] 10,65€ -18,9% 9,4 Conservez. L’opérateur télécoms reste confronté au manque de vitalité de ses marchés, notamment en France.
Bouygues [EN] 30,41€ -19,7% 10,8 Achetez. Les ambitions dans les télécoms (p. 9) pourraient redonner de l’attrait à un titre en retard sur le CAC 40.
Thales [HO] 71,88€ -22,3% 11,1 Vendez. La crise sanitaire devrait retarder le retour promis à une dynamique commerciale bien plus soutenue.
Engie [ENGI] 11€ -23,6% 10,3 Conservez. L’énergéticien est en quête d’un second souffle et attend la nomination d’un nouveau directeur général.
Axa [CS] 18,61€ -25,9% 6,6 Achetez. La facture de la Covid-19 est salée, à plus de 1,2 milliard d’€. Mais la rentabilité demeure.
Publicis Groupe [PUB] 28,81€ -28,6% 6,6 Conservez. La chute des investissements de la part des annonceurs entraînera un nouveau recul de l’activité.
Total [FP] 33,98€ -30,9% 13,9 Achetez. Le rebond du prix du pétrole sécurise le dividende, qui offre un rendement de 7,7% au cours actuel.
Peugeot [UG] 14,48€ -32% 5 Achetez. La forte baisse nous a permis de passer à l’offensive sur le titre. Le mariage avec FCA reste la clé.
BNP Paribas [BNP] 35,37€ -33% 7,7 Achetez. Le meilleur parcours des bancaires sur trois mois. Avec la perspective de gains de parts de marché.
Crédit Agricole [ACA] 8,43€ -34,8% 8,7 Achetez. Des questions sur les expositions à la France et à l’Italie. L’absence de dividende a pesé à l’excès.
Safran [SAF] 89,22€ -35,2% 19 Vendez. Faible visibilité sur le calendrier de reprise des très lucratives activités d’après-vente du motoriste.
Arcelormittal [MT] 9,37€ -40,1% 7,7 Vendez. Dégradation de la profitabilité au premier trimestre et manque de visibilité sur le redressement.
Accor [AC] 24,21€ -42% 36,5 Vendez.   L’industrie hôtelière reste dans le brouillard même après le déconfinement.
Renault [RNO] 22,58€ -46,5% 9 Conservez. Des signes d’espoir sur l’alliance avec Nissan. Mais trop d’incertitudes pour se montrer plus offensif.
Airbus [AIR] 63,52€ -51,3% 15,4 Vendez. Touché de plein fouet par la crise, l’avionneur réduit fortement ses cadences et supprime 15000 postes.
Société Générale [GLE] 14,80€ -52,3% 8,5 Conservez. La banque a déçu, malmenée sur les dérivés, son traditionnel point fort. Patience requise.
Unibail-Rodamco- Westfield [URW] 50,16€ -64,3% 4,7 Conservez. Plus qu’un accident de parcours, des doutes légitimes sur le modèle de développement.

(1) Ratio cours de Bourse sur bénéfice net par action attendu en 2021. Source : Factset.

En dix ans, le CAC 40 a bien changé…

Reflet imparfait mais instructif de l’économie d’un pays, la physionomie sectorielle d’un indice boursier est l’une des clés de sa performance.

L’exemple de Wall Street l’illustre bien : l’essentiel de sa hausse, ces dernières années, est due à la flambée des Gafam, une poignée de valeurs high-tech qui représentent aujourd’hui 40% du Nasdaq Composite et plus de 20% du S&P 500.

La finance détrônée par le luxe

À Paris aussi, le compartiment technologique a pris du galon, même s’il demeure un poids plume, à seulement 5,8% du CAC 40 (contre 1,6% en 2010).

La décennie écoulée a en fait été marquée par deux grands mouvements au sein de l’indice parisien. Tout d’abord, la finance s’est réduite comme peau de chagrin.

L’ex-compartiment vedette (jusqu’à 22% du CAC 40 avant la crise de 2008) est passé sous le seuil des 10%. 

Ensuite, le luxe est devenu un secteur phare. Son poids a triplé en dix ans avec l’entrée de Hermès au CAC 40 et, surtout, la montée en puissance de LVMH.

Unique représentant

L’empire du luxe est aujourd’hui la plus grosse capitalisation de la Bourse de Paris et la première pondération de l’indice vedette (9,6%), devant Sanofi (8,8%) et Total (8,3%).

Ce dernier, qui a longtemps été «le» mastodonte du CAC 40, est désormais l’unique représentant d’une industrie qui comptait trois membres en 2010 avec Vallourec et Technip.

Le secteur très hétérogène des services a lui aussi rétréci (passant de 19,7 à 8,9% de l’indice). Une évolution liée au déclin relatif d’anciens poids lourds, tels Carrefour, Orange, Vivendi et Engie.

L’industrie, enfin, est montée à 27,9% du CAC 40 (contre 22,9% en 2010), grâce à l’essor de l’aéronautique.

Les trois valeurs du secteur (Airbus, Safran et Thales), qui ont perdu beaucoup de terrain depuis fin février, pèsent encore, malgré tout, 7,4% du CAC 40.




July 03, 2020 at 12:29PM
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