« On est clairement sur des cours historiques », atteste Romain Cambazar, en pointant la courbe de la valeur de l’or sur l’ordinateur qui jouxte son bureau. Responsable du Comptoir national de l’Or , installé depuis 10 ans à Besançon , il détaille : « Sur la courbe de ces 20 dernières années, le pic le plus haut avait été atteint lors de la chute de Lehman Brothers, en 2008, et on était aux alentours de 43 000 € le kg. Alors que dernièrement, on est monté à 55 150 €. Et même si on est un peu redescendu, on reste toujours dans les sommets. »
Du coup, les particuliers sont nombreux à se présenter dans les officines d’achat d’or pour changer leur or en argent courant. « Si le coronavirus a accéléré le processus, les cours augmentaient déjà bien avant », commente le professionnel, attribuant cette hausse aux incertitudes du contexte économique mondial (Brexit, crise italienne, rapports entre la Chine et les États-Unis…). Bref, les cours sont au plus haut, c’est donc le moment de vendre.
« Il y a plutôt des bonnes surprises côté clients »
Mais qui vend quoi ? « La plupart du temps, ce sont des parents qui pensent à leurs enfants et se disent que c’est le moment de les aider. Ils viennent avec leurs bijoux, principalement des bagues, leurs pièces d’or héritées des arrière-grands-parents, surtout des Napoléon et Croix Suisses, voire avec leurs lingotins. Mais il n’y a pas que les articles en or, car nous reprenons aussi tout ce qui est argent, plaqué or, métal argenté et même les étains… Les trois quarts des gens ne savent pas ce qu’ils ont, de sorte qu’au final il y a plutôt des bonnes surprises côté clients ! »
Les professionnels sont-ils parfois confrontés à des cas de conscience ? « Nous sommes avant tout conseillers. Et sur certains produits à forte valeur sentimentale, si les gens ne sont pas aux abois, nous leur conseillons de ne pas vendre, parce qu’ils vont s’en vouloir et que les bijoux récupérés partent à la fonte. » Quant aux sommes délivrées, « cela va de 10 € à plusieurs dizaines de milliers d’euros, selon la qualité et la quantité. »
« De plus en plus d’étudiants s’y intéressent »
Si certains se séparent de leurs biens parce qu’ils sont dans le besoin (pour payer une dette ou des frais médicaux la plupart du temps), d’autres vendent aussi leurs bijoux de famille par peur des cambriolages : « Ils préfèrent se faire plaisir en s’achetant un bijou unique plus cher, ou plus petit, type diamant. »
Car métaux et pierres précieuses constituent autant de valeurs refuges. Ainsi, si l’heure est à la vente, l’achat d’or n’en constitue pas moins une tendance de fond. « C’est un excellent investissement sur le long terme », souligne Romain Cambazar. « Il y a le bon père de famille qui veut réfugier les épargnes de la famille mais aussi pas mal d’étudiants qui commence à s’y intéresser, parce qu’ils observent la crise monétaire et font moins confiance aux banques, aux assurances vie, etc. Bref, tous considèrent qu’il est bon de ne pas mettre tous ses œufs dans un même panier, et l’or est une alternative, avec l’art et l’immobilier. »
September 03, 2020 at 10:04AM
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Franche-Comté. Nouvelle ruée vers l'or : c'est le moment de vendre... ou d'acheter - Est Républicain
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acheter et vendre
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